Sans raison
Le monde cet éternel poème
Sème sa vibration au cœur de nos cœurs
Dans l'éternelle poésie du monde féconde
Nous poussons
Nous poussons en cri
Poésie sans raison nous t'existons !
Ce cri ne nous appartient pas, nous avons à le restituer, verbe poétique par essence qui
guette notre innocence pour s'incarner dans notre réalité.
De ce cri, inhérent à l'homme, tout émerge.
Notre monde ne se fonde qu'à partir de lui.
Comprenez-bien, nous ne pensons ni fabriquons la poésie.
De tout temps la poésie existe et nous fait exister.
Si nous sommes poètes, nous ne le sommes que par innocence !
Innocence,
je vous propose de la cultiver.
Offrons-nous la joie d'habiter le monde, de nous adresser les uns aux autres à partir d'elle.
Alors me direz-vous, qu'attendons-nous ? L'Étincelle ?
L'Étincelle...
pour initier cette cure de désintoxication par le verbe afin que nos cellules retrouvent
l'harmonie qui règne dans tout corps vibrant.
Dans tous les domaines de notre vie au quotidien, la simplification du langage est à
l'oeuvre ; pour notre plus grand bonheur !
Ce bonheur est-il au rendez-vous ? Non !
En tant qu'absolu le bonheur est un leurre, nous le savons déjà.
Mais l'expérience de la joie, simple, reste possible, à condition qu'elle trouve pour exister
un langage capable de la nommer pour la reconnaître, la reconnaître pour la nommer.
L'Étincelle...
pour que peu à peu, réapparaisse, ici et là, ce qui n'est jamais autant nous que lorsque
nous le nommons à partir de notre fond propre.
L'Étincelle...
pour nous inciter par le partage poétique à gagner du soi et le mettre en commun car la
poésie, oui, est un bien commun qu'il nous faut prodiguer.
L'Étincelle...
liant indicible, incarnation d'une nécessité amoureuse.
L'Étincelle enfin,
ce mot que la poésie a choisi pour faire entendre ce cri.
Richard BORNEMAN